New interview with Cate Blanchett for DH.be

Hello Blanchetters!

Cate Blanchett talked to Belgian newspaper DH.be in a interview published 50 days ahead of her debut as Jury President of the Festival de Cannes 2018. The interview is in French. Enjoy!

Cate Blanchett, actrice de tous les superlatifs

Que représente le festival de Cannes pour vous ?
“Je viens à Cannes depuis des années comme actrice, comme productrice, pour les soirées de gala et pour les séances en compétition, pour le marché même. Mais je ne suis encore jamais venue pour le seul plaisir de profiter de la corne d’abondance de films qu’est ce grand festival !”

Aimez-vous le cinéma français ?
“J’ai une grande admiration pour le cinéma français. En France, le monde du cinéma offre une palette tellement riche et merveilleuse. Malheureusement, ce n’est pas vraiment le cas en Australie. J’aime beaucoup le Festival de Cannes, qui est pour moi l’un des plus beaux festivals du cinéma, à tel point que j’y suis déjà allée en simple touriste. C’était il y a fort longtemps…”

Quel est le look idéal pour fouler les marches ?
“Nous, les actrices, nous avons un privilège. Ce privilège, c’est que beaucoup de designers nous sollicitent pour porter leurs créations. Vous savez, 50 % de mon métier consiste à passer dans les mains de ces véritables artistes. L’image est essentielle au cinéma et il leur faut parfois qu’une dizaine de minutes pour transformer mon air de maman fatigué en un teint lumineux ! Le secret, c’est de faire ami ami avec son coiffeur et son maquilleur. Dites-vous bien que sans eux, sans leur aide, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui ! Maintenant, si vous arborez une robe Armani couture taillée sur mesure, les chances d’irradier sont encore plus grandes ! Bien souvent, je choisis de porter ce que mon instinct me dicte de porter ! Mon dressing est globalement rempli de fringues coup de cœur. Et donc pas nécessairement des griffes. J’aime les robes aux formes fluides, simples, nettes, qui ne m’écrasent pas et qui ne m’engoncent pas. J’aime m’en tenir aux valeurs sûres. Je constate d’ailleurs être souvent
attirée par les robes vintage. C’est furieusement tendance, paraît-il…”

Comment êtes-vous passée des planches au grand écran ?
“Ma conscience d’actrice est née au théâtre. A mes yeux, les gens paraissent toujours plus beaux, plus grands et plus charismatiques lorsqu’ils se produisent sur scène (rires). Quand j’étais à l’école de Théâtre, c’est là que je me suis dit : “Allez, je tente l’aventure”. Il faut dire aussi qu’avant ça, je m’étais retrouvée, après le décès de mon père d’une crise cardiaque, dans une école religieuse très stricte. Je viens d’un milieu bourgeois et assez rigide. Cela ne m’a pas empêché d’avoir une enfance heureuse. Épanouie. Même si mon père, qui était officier dans la marine et ma mère, auraient préféré que je devienne avocate ! Cela dit, enface d’eux, j’ai bien su défendre mes propres intérêts, mes propres ambitions ! La seule façon de m’évader dans ma tête, c’était en montant sur les planches du théâtre ! J’avais dix ans ! Au fil du temps, j’ai connu beaucoup d’actrices très douées qui jouaient dans des pièces et qui tournaient quelques films. Mais ces dernières semblaient végéter. En attente permanente de quelque chose. Dans l’expectative. C’est à ce moment que j’ai compris que lorsque vous exercer ce métier, il faut
accepter le fait que votre téléphone puisse ne pas sonner. Il faut aussi être capable de gérer un fort niveau de rejet et franchement je n’étais pas vraiment sûre d’en avoir le courage.”

comment percevez-vous votre talent ?
“La seule chose dont je sois consciente à ce propos, c’est que certaines personnes pensent que j’en ai ! (rires). Ce n’est pas à moi de commenter ou de valider cette qualité que l’on me prête ! Je l’avoue, c’est toujours très agréable de constater qu’un film dont on est fière trouve aussi un écho favorable auprès du public. Vous savez, le but quand vous faites un film ce n’est pas qu’il finisse par prendre la poussière au fin fond d’une collection de DVD. Le but, c’est de booster l’imagination. Quand j’étais enfant, je passais plutôt beaucoup de temps sur mon vélo! Je parcourais parfois des kilomètres pour aller à la rencontre de gens ou d’endroits que je ne connaissais pas. Mon ambition, c’était de devenir Nancy Drew (Ndlr : une jeune détective fictive qui adore élucider toutes sortes d’affaires). Dès que je rencontrais quelqu’un d’étranger, je prenais un malin plaisir à prendre des notes sur lui. à le décrire et à gribouiller une sorte de portrait-robot. J’avais une imagination très fertile en ce temps-là et bien souvent j’échafaudais des histoires abracadabrantes. Du style : ce gars est un criminel en puissance et va emménager dans la maison a cote de chez moi ! C’est fou ce qu’on peut aimer se faire peur quand on est gamin ! (rires)”

Comment vous préparez-vous pour incarner un nouveau personnage ?
“Je ne suis pas une actrice qui ramène son rôle à la maison tel un ingénieur qui a un dossier à étudier. Je crois surtout que la vraie originalité de mon métier, c’est de vivre par procuration différentes vies. Des vies, des destins qui sont souvent à des années lumière de ce que vous êtes dans la réalité. Si l’on devait trucider quelqu’un à chaque fois que l’on interprète une criminelle, on ne s’en sortirait plus ! (Rires).”

Est-ce un handicap pour une actrice d’avoir quarante ans ?
“Je pense que les actrices de plus de 40 ans sont en train de prendre une belle revanche à Hollywood. On ne les regarde plus comme des pestiférées, au contraire, on les respecte ! Il aura fallu du temps. Cela devenait usant de se battre contre ces a priori. Je pense que l’on peut toutes d’ailleurs remercier des actrices comme Meryl Streep ou Diane Keaton. C’est grâce à des femmes de cette trempe que nous avons pu démontrer que l’âge n’avait pas à interférer. Que le plus important pour une actrice c’était sa capacité à délivrer des émotions et à transporter son public ailleurs. J’ai toujours été contre ces institutions ou ces personnes qui essayaient de vous faire rentrer dans des cases. Qui essayait de vous imposer un cadre, un moule, une norme. Un acteur, une actrice ne peut pas être
normée car sa fonction même, son essence même est d’offrir une infinité de palettes, de nuances. Et le fait de vieillir en fait partie. Quand j’entends dire parfois qu’untel ou untel est fait pour jouer dans des films
d’action et qu’untel ou untel est plus doué pour être à l’affiche d’une histoire d’amour, cela me met hors de moi. C’est la même chose si j’entends que telle actrice ne plus jouer un rôle de femme fatale sous prétexte qu’elle est en train de s’approcher du cap de la quarantaine. Quelle idiotie ! C’est comme si je disais que la personne qui a décrété ça n’a plus les neurones bien en place parce qu’elle a plus de 50 ans ! (rires). C’est ce qu’on appelle faire un procès d’intention ! Aujourd’hui, on voit sur les écrans, des femmes bien en chair et pour certaines très en chair. On voit aussi des acteurs qui n’ont pas forcément un physique de play-boy, de tombeur. Hollywood a su se
réformer en profondeur en sortant des stéréotypes. C’est la même chose avec les actrices de plus quarante ans. Aujourd’hui les bons rôles ne sont plus derrière nous mais devant nous.

A nous de savoir les saisir !” Les critiques vous atteignent-elles ?
“Quand vous décidez de devenir actrice, vous devez avoir une peau bien épaisse mais aussi avoir une membrane très fine pour exprimer vos émotions.C’est un équilibre très difficile à atteindre.”

Comment faites-vous pour gérer votre vie professionnelle et votre vie de maman ?
“Il faut avoir de l’énergie à revendre. C’est un job quasiment à plein-temps ! Lorsque j’ai commencé à prendre des cours d’art dramatique, ma grand-mère avait l’habitude de me répéter : ‘Quand tu joues une pièce, allume les petites lumières de la création qui se trouvent dans ta tête. Mais dès que tu rentres chez toi. éteins-les et redescends sur Terre. Il y a un temps pour l’abstrait et un temps pour le concret” Elle avait raison et c’est d’ailleurs ce que je m’efforce de faire avec mes enfants. Il y a un temps pour le boulot et un autre pour eux ! Est
ce que ça marche ? Probablement non ! Comme toutes les femmes qui ont une activité professionnelle intense et des enfants à gérer à la maison, je compose. Je m’organise. Je jongle avec mon emploi du temps. Cela ne sert rien de lever les yeux au ciel. Quand on est une mère, on se doit de trouver des solutions. Si je sais, par exemple, que si je dois me rendre sur un set à 6h30 du matin, je m’efforce de préparer le petit-déieuner. Comprenez, sortir les bols, les cuillères, le lait. etc. Je compte ensuite sur mon mari pour débarrasser et nettoyer les débordements de céréales.”

Quel regard portez-vous sur l’humanité ?
“Quand j’étais au Lycée et que j’étudiais les guerres qui ont duré pendant 400 ans au Moyen âge ou en Grèce antique. Comment peut-on faire la guerre pendant 400 ans ? Je pense que nous sommes actuellement dans une période similaire. A un moment, il faut arrêter la loi du Talion.”

Comment envisagez-vous votre avenir ?
“Ce qui est sûr, c’est que je n’ai aucune envie d’aller en mission sur Mars ! (rires). Je suis très heureuse de vivre sur cette planète, même si les calottes polaires sont en train de fondre. Qu’est-ce qui me motive ? Je suis
toujours intéressée de vivre de nouvelles choses, il y a toujours des expériences que l’on n’a pas faites, des aventures qu’on n’a pas vécues. Tout cela émerge toujours au travers de conversations. Et quand quelqu’un que vous admirez beaucoup vient vous voir avec une idée à laquelle vous n’avez jamais pensé, c’est très séduisant. Le processus créatif, ce sont ces échanges verbaux, que ce soit à récran ou sur les planches. Je trouve ça très stimulant. Cela me maintient dans la vie sociale, parce que sinon j’ai tendance à être plutôt ermite.”

Vous êtes une passionnée d’art. Vous possédez plusieurs œuvres…
“Je suis une humble collectionneuse d’art. Mais je crois fermement que nous ne sommes que les gardiens temporaires de ces œuvres et en aucun cas les propriétaires ! Ces objets ont une valeur, une empreinte, une fonction qui est bien plus large que notre propre existence. Ils dépassent la notion de temps mais aussi nos frontières. On appelle cela la culture et la culture c’est à la fois intemporel et universel ! Je n’ai pas de Picasso ni de Rembrandt à la maison et quand bien, même si j’en avais les moyens, je ne voudrais pas en être la personne qui détient une telle œuvre chez elle. C’est une responsabilité énorme vous savez ! Je me rappelle la première fois que je me suis rendue à Galleria degli Uffizi en Italie. J’étais époustouflée de voir autant d’œuvres que j’avais étudiées. On a beau dire mais les reproductions sur lesquelles j’ai disserté n’étaient pas aussi bonnes, aussi éclatantes que les peintures originales.”

Vous attendiez-vous à arriver là où vous êtes aujourd’hui ?
“Je n’ai jamais eu l’intention d’arriver où que ce soit en particulier. La première étonnée, c’est donc moi ! Je n’en reviens toujours pas d’avoir été si haut ! Maintenant, quand je choisis un rôle, c’est parce que le scénario
me plaît bien et non parce qu’il est oscarisable. Je ne fais pas ce genre de calcul ! Quand on me décerne un prix, je suis vraiment étonnée. Parfois, je me dis même que je méritais de revenir bredouille parce que je n’étais pas à la hauteur ! Je songe notamment à ma performance dans Blue Jasmin. Après le clap de fin, je me trouvais tellement
horrible que je m’étais jurée que je ne travaillerais plus jamais au cinéma ! Parfois ça ne fonctionne pas. On n’arrive pas à se connecter avec le public. Parfois on n’en fait trop ou pas assez. Parfois un directeur de studio élimine la scène la plus importante sans vous en informer. Vous savez, il y a tellement de choses qu’on ne contrôle pas dans une production. Il faut juste se connecter avec le pudiic. Parfois on n’en fait trop ou pas assez. Parfois un directeur de studio élimine la scène la plus importante sans vous en informer. Vous savez, il y a tellement de choses qu’on ne contrôle pas dans une production. Il faut juste continuer à avancer et avec un peu de chance, un jour, on peut prendre sa retraite ! (rires)”

Comment occupez-vous votre temps libre ?
“J’adore faire des confitures ! Rhubarbe et pamplemousse. D’après mes enfants, ma production est comestible !”

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3 Comments on “New interview with Cate Blanchett for DH.be”

  1. Cate é immensa..come attrice e come donna ..in ogni sua INTERVISTA la apprezzo sempre di piu ,la sua intelligenza,la sua semplicità nel rispondere con una verità che gli traspare,e bellissima negli occhi,nel suo cuore io la vedo poi é impegnata su molti temi importanti….riesce ha trovare il tempo anche x quese cose..e grande !!!CATE TI ABBRACCIO DOLCEMENTE , ROSS

  2. Cate é fantastica!!! Inteligente, facinante, Linda de corpo e alma. Que nos encanta sempre! Cate é uma Deusa Maravilhosa. I Love Cate Blanchett

  3. Cate is fantastic !!! Intelligent, fascinating, beautiful in body and soul. Which we always love! Cate is a Marvelous Goddess. I love Cate Blanchett!

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